Dans la vie, il y a des jours ou se lever n’était pas une bonne idée. Aujourd’hui, c’était ça. Posant un pied hors du lit, j’haussais un sourcil en voyant un mec dans le lit de ma colocataire. Un soupire quitta mes lèvres et je levais les yeux au ciel. Encore un.

J’attrapais un short en tissus et tentait de l’enfiler. Sauf que, jamais il n’arriva en haut de ma cuisse. Je clignais plusieurs fois des yeux et fronça les sourcils. C’était quoi cette fichue blague ? Ni une ni deux, je me plantais devant un miroir en culotte. Culotte complétement craquée, d’ailleurs. Ne tenant que par le miracle d’un nœud de tissus. Mes yeux observèrent un moment mon bassin beaucoup plus large que dans mon souvenir. Et ma culotte… plutôt bien fournie. Je remontais sur mon torse et haussais un sourcil. J’étais pas si musclée que ça, c’est quoi cette arnaque. Puis, mes yeux se posèrent sur mon reflet entier.

J’étais un homme.

Le rêve !

Bon j’avais pas grand-chose du grand ténébreux mystérieux mais j’étais plutôt bien roulé. Omg je veux faire l’amour dans ce corps. Mais dans un premier temps il me faut des fringues. Pas que me balader nu me gêne mais bon. Je fouille un peu voir si j’ai pas garder une vieille chemise de Ben mais visiblement ce satané blond à récupérer tout ce qu’il lui fallait. Oh et puis zut.

J’attrape ce téléphone qui vibre et hausse un sourcil. Elle nous aura vraiment emmerdée jusqu’au bout cette garce. Mais du coup tout le monde doit être dans le même état que moi. Cool. Je trouve un short de sport trop grand pour moi et je l’enfile. Je suis toujours un peu serrer dedans mais j’ai déjà l’air moins idiote. Idiot. Peu importe.

J’attrape un jean et un chemisier ainsi que quelques sous-vêtements neufs. Je quitte la pièce et descend chez Ben en frappant deux coups sec contre la porte.

« Ouvre la porte Perrault, je viens à la rescousse. T’as intérêt à m’aider aussi. »

Ce n’était pas le tout mais, à moitié – pour ne pas dire quasiment – nu devant la porte de son meilleur ami, Kaelen commençait à avoir froid. Il ne faisait pas précisément chaud et la matinée venait simplement de commencée. Un grognement quitta les lèvres fines du jeune homme et il ferma ses doigts sur ses biceps pour préserver un peu de chaleur. Il s’impatientait.

La patience n’avait jamais été la vertu première de Kaelen et ça commençait à l’agacer. Alors elle tambourina à la porte, entendant à peine la voix de Ben. Un rire s’extirpa de ses lèvres et lui répondit.

« T’es un connard Ben. T’aurais pu avoir un minimum de reconnaissance. T’es vraiment loin de Rick. »

Une référence à Castle devrait suffire, non ? A moins que son ami ne soit réellement un idiot auquel cas la version mâle de cette demoiselle ne se gênerait pas pour défoncer la porte sans aucune cérémonie.

Kaelen s’engouffra dans la chambre à peine la porte peut-elle été ouverte et le chemin devant elle-lui libéré. Il s’étire un peu et cherche un Benjamin à sa hauteur. Force est de constaté qu’il a, en changeant de sexe, rétrécit. Un rire moqueur quitte les lèvres du brun et il observe la blondinette s’énervée toute seule. Il lui balance dans les bras les quelques fringues qu’il a pris dans sa chambre.

« Tiens, tu dois faire à peu près la même taille que moi. Mais fais un ourlet au jean s’il est trop grand, tu le troues je te tue. »

Il observe un peu autour de lui et, les mains sur les hanches, sourit d’un air amusé.

« C’est fou ce que le monde est différent avec quelques centimètres en plus. »

Elle observa Benjamin et un sourire étira le coin de ses lèvres.

« Bon je sais que tu aimes me voir nue mais j’ai froid ! Prête-moi des fringues Benjamine ♥ »

Kaelen observa sa nouvelle stature dans un miroir. Il était vraiment beau gosse en fait, pourquoi n’était-elle pas née au masculin ?! Elle soupira longuement et hôcha la tête doucement en attrapant des vêtements et des sous-vêtements –neuf– dans l’armoir du blond.

« J’te rembourserais pour les calbuts. »

Tant de classe et de délicatesse. Elle enfile un jean et un t-shirt noir légèrement trop petit. Très légèrement, juste assez pour mouler son torse. Puis, il percute un truc. Comment le blond va se débrouiller avec un soutien-gorge ? Alors, sans plus de cérémonie, Kaelen ouvre la porte de la salle de bain et attrape le bout de tissus.

« Hurle pas, je vois des boobs tous les jours depuis quinze ans c’est pas ça qui va m’intimider. »

Il passe ses bras autour d’elle et place le sous-vêtement sans pour autant le peloter. Il ne l’effleure qu’à peine, venant finalement le fermer dans son dos.

« Et voilà ! Désolée de l’intrusion. »

Et il ressort, attendant que son ami soit prêt.