Non, non, non, non et non ! Put[censure]de sa m[censure], mais qu’est-ce qui lui était arrivé exactement ans la nuit ?! Elle se regardait de haut en bas dans son miroir, mi- horrifiée mi- intriguée parce que la surface lisse lui renvoyait. Bordel mais c’était quoi ces choses qu’elle avait sur le torse ? Enfin elle… il, plutôt ! Car oui, l’individu dont il est ici question n’était autre que Faith Callaghan, nouvellement réveillé avec tous les attributs féminins qui puissent exister. Il déglutit de façon audible avant de décrété qu’il ne pouvait supporter la vue d’une horreur pareille sur lui plus longtemps et de chercher un truc à se mettre sur le dos. Problème, il avait perdu vingt bons centimètres en se changeant en fille – à cause de cette garce de Queen qui eut droit à un chapelet e tous les noms d’oiseaux que le canadien connaissait.

Du coup, fatalement, plus aucune de ses vêtements ne lui allait. Tant pis, il ferait avec les moyens du bord… soit en avisant des ourlets partout. Ridicule, putain. Mais bon, pas le choix. Étape numéro deux, vérifier si par le plus grand des hasards, il n’y avait pas d’autres personnes dans son cas. Sans doute que si car si l’autre vicelarde avait liquidé le produit dans la soupe, il ne pouvait pas être le seul à en avoir mangé tout de même ! Ou alors il aurait vraiment un très mauvais karma… Bon, mieux valait éviter de se porter la poisse tout seul, c’est ce qu’il se disait tout en sortant dans le couloir, franchement pas sûr de lui. En même temps, qui le serait dans cette situation ?

Bien bien. Faisons le point. La veille, qu'est-ce qu'elle avait fait ? Mmh ... Rien de spéciale. Manger, clope, jeux-vidéos, clope, dodo. Okay, donc ... Elle reçu un sms. D'un coup, son visage tourna au rouge sang, d'une colère -Non, d'une rage- violente. Cette espèce de grosse pu*e de Queen ... Purée si elle pouvait la tenir dans ses mains, elle en ferait du pâté de campagne de cette malade mentale.

Mais qu'est ce qui faisait que Lou' était si énervée ? Oh, trois fois rien, juste ... LA DISPARITION TOTALE DE SES ATTRIBUTS FÉMININS. Panique, sursaut, et tournage en rond en priant pour que ce soit une très très mauvaise blague, ou un mauvais rêve. Mais non, elle se retrouvait avec un torse plat, imberbe, les cheveux toujours présents mais qui encadrait un visage plus masculin, toujours assez fin mais ... Elle ne se reconnaissait pas. Elle n'osait même pas regarder plus bas, de peur de se mettre à pleurer de désespoir. Bon, le soucis maintenant, c'était de savoir qui était touché, à qui pouvait-elle s'adresser pour réparer cette ... Catastrophe nucléaire et surtout ... Pouvait-elle juste sortir comme ça ? Elle fouilla son armoire frénétiquement -Car oui, elle portait toujours sa nuisette, comique-, et enfila un tee-shirt noir, un jean simple puis enfila de vieilles converses qui traînaient sous son lit.

Parcourant le pensionnat, elle tournait la tête rapidement de gauche à droite, croisant les doigts pour ne croiser personne ... Personne qu'elle connaissait au moins. Mais alors qu'elle tournait dans un couloir, elle percuta de plein fouet une personne. Se réceptionnant comme elle pouvait, elle frotta son front, puis commença à dire, d'une voix assez aigu (mais légèrement plus grave qu'ordinaire)

« Rah mais putain, tu peux pas faire atten … »

Gros blanc. Face à elle, une fille plutôt mignonne ... Mais qui ne lui disait rien du tout. A moins que ...

« Euh … On se connaît nan ? … »

Ses cheveux étaient trop longs. Sa poitrine trop lourde –d’ailleurs elle n’avait rien à faire là à se balancer de gauche à droite, en plus !- et ses muscles avaient disparus, le laissant seul face à l’adversité. Pourquoi ça lui arrivait à lui ? Pourquoi il avait mis les pieds dans ce foutu Pensionnat, déjà ? Pourquoi il n’avait pas fui en courant dans l’autre sens ? Pourquoi la vie ? Pourquoi les chips aux crevettes ? Pour-, oui, bon, bref. Aussitôt dans le couloir, couvert de tout un tas de vêtements qui glissaient sur ses épaules maintenant toutes frêles et menues, Faith ne savait pas trop coin faire.
Il heurta vaguement une silhouette qui le fit basculer un peu en arrière, lui tirant un grognement d’insatisfaction. Et merde, en plus, ça parlait.

« Nan, j’crois pas, sinon j’me serais souvenu de ta gueule douteuse, abruti ! »

Il y eu une petite seconde de silence, puis….

« ….Ou alors t’étais pas comme ça hier, je me trompe ? »

Car oui, aussi étonnant que cela puisse paraitre – à juste titre- il arrivait parfois que le Callaghan sache se servir de sa tête, de temps à autres.